29 juin 2015

Roméo & Juliette - Rendez-vous avec...

... Joëlle RALLET, une artiste multi talents !





Figaro Si, Figaro Là : Joëlle, cette année, dans notre nouvelle production du Roméo et Juliette de Gounod, vous allez être un peu sur tous les fronts. Vous jouerez en effet deux rôles, celui de Gertrude, la nourrice de Juliette et celui de Stephano, le jeune page des Montaigu. Mais, vous avez également en charge la conception et la réalisation des costumes qui seront tous originaux. Pouvez-vous nous dire un mot de ces derniers ?

Joëlle Rallet : La majorité des costumes seront crées pour cette belle œuvre. Intemporels, ils emprunteront parfois quelques lignes des années 70 et seront hauts en couleurs.
  
FSFL : Comment cela se passe-t-il  de la première idée jusqu’à l’apparition du premier costume sur scène lorsque l’opéra commence ?

JR : Tout commence par une rencontre avec l’équipe artistique, le choix des chanteurs, les partis pris par le directeur musical et le metteur en scène. C’est ensuite un grand travail de concertation avec le metteur en scène, un va et vient entre ses choix de mise en scène, la prise en compte des chanteurs qui vont devenir ces beaux personnages, les couleurs, les matières. Une vraie co-construction prend naissance, je dessine, j’ajuste, propose. J’achète alors les tissus, patrons et vient l’heure de la confection. Laurent Chauvet, couturier réalise alors une grande partie des costumes avec expertise et constance, nous travaillons ensemble sur des grosses pièces à la fois costumes et éléments de décor.


 

FSFL : Quel est l’intérêt de réaliser des costumes originaux pour chaque spectacle de notre compagnie plutôt de se contenter de les louer comme le font souvent ailleurs de nombreuses productions ?

JR : Ces costumes sont pensés en fonction des chanteurs qui les porteront et de la mise en scène. Je ne peux dissocier mes costumes des personnes. Ils sont aussi réalisés en fonction de leur anatomie, du caractère et de la personnalité que leur donne le metteur en scène.
C’est une grande chance aujourd’hui d’avoir cette possibilité de créer et de ne pas seulement ajuster des costumes d’une autre production. C’est aussi l’atout de Figaro Si Figaro La : un spectacle conçu dans sa globalité où chaque élément artistique vient s’articuler au service de l’œuvre et pour le plus grand plaisir du public.
  
FSFL : Pendant la production lyrique de l’été, vous avez plusieurs fonctions artistiques, sur scène comme chanteuse, en coulisse et en amont comme créatrices des costumes, mais nous savons que vos talents ne s’arrêtent pas là. En effet, dans le cadre de votre métier de Conseillère pédagogique musique à l’Education Nationale, vous collaborez très activement à de nombreuses actions en milieu scolaire (entre autre avec nous comme pour les récents spectacles « Cinéchoeurs »). Si l’on ajoute que vous êtes également présidente de « Vienne en voix » qui organise chaque année un concours international pour les chanteurs, on ne peut s’empêcher de vous poser deux questions : comment faites-vous pour tout combiner et quelle cohérence d’ensemble cela a-t-il dans votre engagement culturel personnel?

JR : C’est justement cette cohérence qui me porte. Je crée une sorte de maillage, un chemin qui part du travail musical que j’essaie de transmettre aux élèves des écoles et à leurs enseignants, vers une pratique professionnelle de chanteuse, deux directions qui se complètent et se nourrissent dans la réciprocité. La présidence de l’association « Vienne en Voix » vient compléter ma passion pour l’art lyrique et mon souhait de proposer un tremplin à de jeunes chanteurs qui viennent passer notre concours de renommée international. J’ajouterai que de jeunes lauréats se sont vus offrir des premiers rôles dans les productions de Figaro Si Figaro La.
Enfin je suis une costumière autodidacte. Ma mère était couturière et j’ai appris en la voyant faire ; elle ne m’a rien appris directement, elle m’a seulement laissé l’observer et donner confiance..

 FSFL : Un slogan pour inviter chacun à venir assister à notre Roméo et Juliette ?

JR : Figaro Si pour Roméo, Figaro La pour Juliette : juste être là !

FSFL : Merci pour votre contribution et à très bientôt sous le Chapiteau-Opéra.








19 juin 2015

Festival de la Communauté de Communes du Montmorillonnais "Au Fil des Notes... de Roméo et Juliette"

Calendrier des concerts 


Visite du patrimoine par le Pays Montmorillonnais, Pays d’art et d’histoire,
            à 16h30, concert à 18h00.
 

Samedi 25 juillet 
« Du théâtre à l’opéra… »
Brigueil-le-Chantre

Mercredi 29 juillet
« Shakespeare in music… »
Mauprévoir

Samedi 1er août
« Quand l’opéra s’amuse… »
Adriers

Mercredi 5 août
« Amours impossibles ! »­
Availles-Limouzine


EFICE - Fête de la musique


15 juin 2015

Roméo & Juliette - Rendez-vous avec...


...Antonel BOLDAN, qui jouera le rôle de Roméo
 

Figaro Si, Figaro Là : Antonel, vous serez Roméo dans le Roméo et Juliette de Gounod que nous produirons cet été. Comment abordez-vous ce rôle du point de vue dramatique et, notamment, quelle est votre conception de ce personnage mythique ?
Antonel Boldan : Tout d'abord je tiens à remercier la compagnie Figaro Si, Figaro La pour m'avoir donné l'opportunité de faire mes débuts dans ce rôle très important pour moi! Ma vision sur ce personnage qui alimente depuis des siècles notre imaginaire collectif est assez claire: un Roméo romantique, épuré et instinctif, qui va au-delà des clichés, et dans ce sens je rejoins tout à fait la vision d'Agnès Delume...c'est un Roméo presque ésotérique qui, dans sa  quête vers la beauté, passe à travers la mort pour accomplir son destin! Et tout ça sans oublier la fraicheur de cette âme!.  

FSFL : Et d’un point de vue vocal pour cette partition ?
AB : Vocalement c'est un rôle long et tendu avec beaucoup de couleurs et de nuances, et donc un défi pour tous les ténors. L'écriture vocale et la générosité dramatique du  personnage nécessitent une voix lyrique, virile, à la fois noble et souple! Pour moi le défi de ce rôle c'est d'arriver à faire justice à ce personnage en faisant passer toute la palette de ces émotions variées et d'arriver à la dernière page de l'opéra, l'air du tombeau (avec un si bécarre aigu notamment), avec une voix fraiche comme si c'était le tout-début de la soirée, et en même temps d'exprimer aussi l'agonie du personnage.

FSFL : C’est la première fois que vous participerez à une tournée de Figaro si Figaro là qui est caractérisée par des spectacles sous un chapiteau de cirque itinérant.

Que pensez-vous de cette option et dans quel esprit abordez-vous cette perspective ?
AB : Je me prépare pour une nouvelle et différente expérience. Le monde du cirque, dont le chapiteau fait partie, est magique, avec des personnages hors du commun, et l'opéra  l'est aussi…Donc ce cadre particulier peut  ajouter à la magie de l'opéra et j'espère que le public en sera témoin! Pour moi le challenge sera de m'adapter à cette acoustique particulière car il ne faut pas oublier que les opéras ont été créés pour un type spécifique d'acoustique, celle d'un Théâtre à l'italienne et donc chanter sous chapiteau c'est encore plus difficile!

FSFL : On dit parfois que l’opéra est un genre élitiste. Qu’en pensez-vous et que diriez-vous à quelqu’un qui n’a jamais assisté à un spectacle lyrique et que vous voudriez décider à venir? 
AB : Ce que vous venez de dire est étonnant car à l'époque où l'opéra a été inventé c'était plutôt un genre populaire, à tel point que souvent des airs d'opéra sont entrés directement dans le folklore populaire qui unissait toutes les classes sociales. Mais les choses ont bien changé depuis! Alors si quelqu'un aime les vraies histoires d'amour, le chant, la passion et la magie, l'opéra c'est le bon endroit! Et puis c'est bien de se laisser surprendre de temps en temps....non?
J'espère surtout qu'à la fin de la représentation, le public va repartir envouté par cette magie...la magie de l'opéra sous chapiteau!

FSFL : Vous êtes d’origine roumaine. Trouvez-vous que les traditions musicales et lyriques de votre pays et plus généralement de l’Europe centrale sont différentes de celle de la France?  Si oui, sur quels points ?
AB : Concernant les traditions musicales, je pense que nous tous en Europe nous avons baigné dans les mêmes sources, avec peut-être une petite différence pour l'Europe de l'est où le mode mineur est prédominant, avec une certaine nostalgie, mélancolie...et un état d'âme qui, en roumain, s'exprime par un mot intraduisible, « DOR » !
Sinon, comme la société roumaine reste encore assez imprégnée par ses racines archaïques, il y a peut être à la différence de la France, un culte de la voix, du chant!
On chante tout le temps et à toute occasion et la langue roumaine,  qui est d'origine latine avec beaucoup de ressemblances avec l'italien, facilite cela par sa structure et sa mélodicité. Et puis il y a une grande tradition des voix d'opéra en Roumanie, et au Conservatoire, nous sommes éduqués dans le respect de tout cela!

FSFL : Quels sont vos projets dans les prochains mois en dehors de notre Roméo et Juliette ?
AB : Pour le moment je suis profondément accaparé par un autre chef d'oeuvre du répertoire français –  Carmen de G. Bizet – et je vais reprendre  le rôle de Don José à Lyon dans une très belle distribution, sous la direction musicale de Laurent Pillot.
Ensuite je vais travailler plus de partitions du grand répertoire italien comme  Tosca de  G. Puccini ou le Requiem de G.Verdi.

FSFL : Merci pour votre contribution et à très bientôt sous le Chapiteau-Opéra.




3 juin 2015

Roméo & Juliette - Rendez-vous avec...

...Laurence Guillod, la grande soprano, qui interprètera pour nous le rôle de Juliette.



Figaro Si, Figaro Là : Laurence, vous serez Juliette dans le Roméo et Juliette de Gounod que nous produirons cet été. Comment abordez-vous ce rôle du point de vue dramatique et, notamment, quelle est votre conception de ce personnage mythique ? 
Laurence Guillod :  C'est un grand honneur de pouvoir incarner cette icône de l'amour parfait, de l'amour fou, qu'est Juliette. Les rôles les plus connus ne sont pas les plus faciles à jouer car chacun dans le public a son idée du personnage et ses propres attentes à son égard. On doit parfois déconstruire l'interprétation des autres pour reconstruire sa propre interprétation. 
Juliette tombe en quelques instants éperdument amoureuse, prend la décision de se marier puis celle de se suicider sans aucune hésitation. Ce qui ressort de sa personnalité est une fougue de l'adolescente qui vit chaque émotion à en étouffer, une envie folle, naïve peut-être, de vivre pleinement, une force de caractère aussi qui la pousse à des choix radicaux (presque) sans peur. Et d'un autre côté, on découvre, dans ses moments d'amour avec Roméo, une passion toute romantique, mielleuse presque!, dans laquelle elle se jette corps et âme, et qui laisse entrevoir toute la douceur qui l'habite.
Mon envie dans ce rôle sera de jouer sur ces deux aspects du caractère de Juliette et de les développer au mieux tout au long de l'opéra. Montrer surtout toute la force de décision de cette jeune femme, qui ne met pas fin à son immense amour en s'ôtant délibérément la vie, mais sait au contraire que c'est ainsi qu'elle le rend éternel.  

FSFL : Et d’un point de vue vocal pour cette partition ? 
LG : C'est une partition très bien écrite pour la soprano et donc très confortable pour ma voix. Gounod se permet des excursions dans des styles divers : un madrigal raconte la première rencontre de Roméo et Juliette dans un style d'amour courtois, puis viennent des moments vocalement virtuoses, un sermon religieux proche du style grégorien et finalement une écriture très passionnée et des récitatifs enflammés au fur et à mesure que les enjeux émotionnels croissent et se complexifient. Nous avons travaillé avec Eric Sprogis pour respecter au mieux les différentes figures de style que Gounod a intégrées à sa partition, et je crois que c'est la façon la plus fidèle d'aborder cette partition. 
D'un point de vue purement vocal, l'évolution du personnage de Juliette se retrouve dans sa musique: le premier acte est le plus aigu, le plus léger, le plus virtuose; toutes les qualités qui définissent (comme souvent à l'opéra) une femme jeune, fraîche, et insouciante. Les duos d'amour avec Roméo permettent de développer la douceur et la rondeur de la voix, dans une tessiture moyenne où sont développés de magnifiques mélismes, pour exprimer tout l'amour tendre de Juliette. La scène du poison et le duo final font appel à des couleurs vocales beaucoup plus sombres, plus dramatiques. 

FSFL : C’est la première fois que vous participerez à une tournée de Figaro si Figaro là qui est caractérisée par des spectacles sous un chapiteau de cirque itinérant. Que pensez-vous de cette option et dans quel esprit abordez-vous cette perspective ? 
LG : Je m'en réjouis énormément! J'ai eu l'occasion de rencontrer presque toute l'équipe déjà, qui compte bon nombre de fantastiques bénévoles, et j'ai été charmée par l'ambiance et l'envie commune de créer un spectacle de grande qualité en restant proche du public. 
Pour cela l'option chapiteau me semble parfaite : elle nous permettra d'évoluer au milieu des gens, qui nous entoureront et se seront donc pris dans l'histoire. J'espère aussi que cette option saura attirer, en plus des aficionados, des publics différents de ceux d'une maison d'opéra ou d'un théâtre conventionnels, pas forcément connaisseurs. 

FSFL : On dit parfois que l’opéra est un genre élitiste. Qu’en pensez-vous et que diriez-vous à quelqu’un qui n’a jamais assisté à un spectacle lyrique et que vous voudriez décider à venir ? 
LG : En ce qui concerne les enjeux émotionnels qu'offre un opéra, je ne crois pas que l'on puisse parler d'élitisme : toute musique peut parler à et toucher tout le monde. Je pense par contre que l'opéra requiert, tout comme la grande littérature, de la patience. Le rythme est souvent plus lent, le temps n'a pas la même valeur à l'opéra que dans un film ou une pièce de théâtre. Car le temps lui-même devient émotion. Il faut accepter de prendre ce temps et de plonger cœur ouvert et sans hâte dans la musique, ses subtilités et ses couleurs pour l'apprécier. 
A un niveau plus pratique, aller voir un opéra dans une grande maison, ou avec des chanteurs connus, peut coûter les yeux de la tête (surtout en Suisse!!) et j'en fais également les frais. De ce point de vue, l'opéra, ou certaines maisons d'opéras, demeurent relativement élitistes. Je salue toutefois les initiatives toujours plus fréquentes pour baisser les prix, proposer des tarifs étudiants ou des billets last minute, ainsi que les retransmissions live proposées par certains cinémas qui permettent d'assister à des représentations de grande qualité du Met ou de Covent Garden dans des conditions fantastiques. 
A quelqu'un qui n'a jamais vu d'opéra, je dirais que Figaro Si-Figaro La propose justement un spectacle de qualité, dans un cadre fort sympathique et à prix accessible : cela me semble l'endroit parfait pour une première fois!!  

FSFL : Quels sont vos projets dans les prochains mois en dehors de notre Roméo et Juliette ? 
LG : Je suis actuellement sur une production de L'Elisir d'Amore de Donizetti, dont il me reste deux représentations. Je chanterai ensuite ma première Traviata, de Verdi, lors d'un festival suisse de théâtre et musique avant de retrouver l'équipe de Figaro cet été. 
Je donnerai ensuite quelques concerts en Italie et reviendrai en Suisse pour aborder un opéra d'un style tout autre: Il ritorno d'Ulisse alla Patria de Claudio Monteverdi. 

FSFL : Merci pour votre contribution et à très bientôt sous le Chapiteau-Opéra.