7 juil. 2014

Interview - Joëlle RALLET



 

Rencontre avec Joëlle RALLET, mezzo-soprano
et créatrice des costumes

 

 

Figaro Si, Figaro Là : Joëlle Rallet, dans la production des Cloches de Corneville que Figaro Si, Figaro Là présentera cet été, vous interprèterez en tant que mezzo-soprano le rôle de Jeanne…mais c’est aussi vous qui aurez conçu et, pour une large part, fabriqué les costumes. Combien de costumes cela représente-t-il au total ?

 

Joëlle Rallet : Une trentaine de costumes ont été réalisés. Tous ont été créés pour cette production et sont des pièces uniques. Laurent Chauvet, mon assistant, est un excellent technicien couture, nous travaillons ensemble à leur confection.


FSFL : Comment se passe la conception de ces costumes, notamment en lien avec la metteuse en scène ?

JR : Le projet prend forme progressivement au fil de nos séances de travail. C'est une vraie collaboration avec la metteuse en scène. Agnès m'expose sa mise en scène, ses idées de tissus, couleurs, l'esprit des costumes. Je lui fais alors des propositions, je dessine...Chaque costume est conçu en fonction du personnage mais aussi de la personnalité du chanteur qui le portera...


FSFL : Beaucoup de productions lyriques – à l’exception de celles des très grandes scènes internationales – se contentent de louer les costumes à des productions extérieures. En quoi cela vous parait-il important que Figaro présente ses spectacles en vous faisant créer des costumes originaux ?

JR : C'est toujours difficile d'adapter à une production les costumes d'un autre spectacle. Figaro me fait confiance depuis 2008. J'aime créer des pièces uniques. En 2010 une robe de six mètres de diamètre, aujourd'hui une robe entièrement recouverte de plumes...Nous sommes aussi sous un chapiteau, l'originalité passe par là avant tout et par conséquent aussi par les costumes.


FSFL : Est-il possible d’avoir une idée de ce que seront les costumes des Cloches de Corneville cet été ?

JR : Des rayures, l'esprit marin et....des plumes!


FSFL : Comment parvenez-vous à concilier votre travail de créatrice de costume et de costumière avec votre participation directe à l’opéra-comique en tant que chanteuse soliste ?

JR : C'est justement une vraie chance de pouvoir être à la fois dans les coulisses et sur scène. J'ai du mal à concevoir l'un sans l'autre. En tant que chanteuse je connais les contraintes que peuvent engendrer certains costumes, en tant que costumière je veille donc au bien-être des chanteurs. Enfin, j'ai le privilège d'habiller les chanteurs et de partager le plateau avec eux.


FSFL : L’art lyrique est souvent considéré encore comme une forme de culture « élitiste ». Qu’en pensez-vous et à quelles conditions peut-il devenir ou redevenir populaire ? Que diriez-vous à quelqu’un que vous voudriez décider d’assister à l’une de nos représentations ?

JR: Figaro a créé l'opéra à la portée de tous...Le chapiteau en soi fait tomber les barrières de "l'Opéra ce n'est pas pour moi". Bien des gens ne pousseront jamais la grande porte d'un grand théâtre. C'est bien dommage…Pour commencer, approchons-nous alors de la toile bleu du chapiteau pour retrouver les sensations et les émotions de notre enfance...

FSFL : Merci et à très bientôt dans notre chapiteau-opéra.

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