Rencontre avec Joëlle RALLET, mezzo-soprano
et
créatrice des costumes
Figaro Si, Figaro Là : Joëlle Rallet, dans la
production des Cloches de Corneville
que Figaro Si, Figaro Là présentera cet été, vous interprèterez en tant que
mezzo-soprano le rôle de Jeanne…mais c’est aussi vous qui aurez conçu et, pour
une large part, fabriqué les costumes. Combien de costumes cela représente-t-il
au total ?
Joëlle Rallet : Une trentaine de costumes ont été réalisés. Tous ont été créés pour
cette production et sont des pièces uniques. Laurent Chauvet, mon assistant,
est un excellent technicien couture, nous travaillons ensemble à leur
confection.
FSFL : Comment se passe la conception de ces
costumes, notamment en lien avec la metteuse en scène ?
JR : Le
projet prend forme progressivement au fil de nos séances de travail. C'est une
vraie collaboration avec la metteuse en scène. Agnès m'expose sa mise en scène,
ses idées de tissus, couleurs, l'esprit des costumes. Je lui fais alors des
propositions, je dessine...Chaque costume est conçu en fonction du personnage
mais aussi de la personnalité du chanteur qui le portera...
FSFL : Beaucoup de productions lyriques – à
l’exception de celles des très grandes scènes internationales – se contentent
de louer les costumes à des productions extérieures. En quoi cela vous parait-il
important que Figaro présente ses spectacles en vous faisant créer des costumes
originaux ?
JR : C'est
toujours difficile d'adapter à une production les costumes d'un autre
spectacle. Figaro me fait confiance depuis 2008. J'aime créer des pièces
uniques. En 2010 une robe de six mètres de diamètre, aujourd'hui une robe
entièrement recouverte de plumes...Nous sommes aussi sous un chapiteau,
l'originalité passe par là avant tout et par conséquent aussi par les costumes.
FSFL : Est-il possible d’avoir une idée de ce que
seront les costumes des Cloches de Corneville cet été ?
JR : Des
rayures, l'esprit marin et....des plumes!
FSFL : Comment
parvenez-vous à concilier votre travail de créatrice de costume et de
costumière avec votre participation directe à l’opéra-comique en tant que
chanteuse soliste ?
JR : C'est
justement une vraie chance de pouvoir être à la fois dans les coulisses et sur
scène. J'ai du mal à concevoir l'un sans l'autre. En tant que chanteuse je
connais les contraintes que peuvent engendrer certains costumes, en tant que
costumière je veille donc au bien-être des chanteurs. Enfin, j'ai le privilège
d'habiller les chanteurs et de partager le plateau avec eux.
FSFL : L’art lyrique est souvent considéré
encore comme une forme de culture « élitiste ». Qu’en pensez-vous et
à quelles conditions peut-il devenir ou redevenir populaire ? Que
diriez-vous à quelqu’un que vous voudriez décider d’assister à l’une de nos
représentations ?
JR: Figaro a créé
l'opéra à la portée de tous...Le chapiteau en soi fait tomber les barrières de
"l'Opéra ce n'est pas pour moi". Bien des gens ne pousseront jamais
la grande porte d'un grand théâtre. C'est bien dommage…Pour commencer,
approchons-nous alors de la toile bleu du chapiteau pour retrouver les
sensations et les émotions de notre enfance...
FSFL : Merci et à très bientôt dans notre
chapiteau-opéra.
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